Etienne
Trocas
Membre nommé d'une
congrégation de France
A l’attention du Siège des témoins de Jéhovah de France Le
4/02/2012
J’aimerai
porter à votre attention le fruit de mes recherches et de mes réflexions suite
à mon étude personnelle de la
Bible et au travers de mon expérience en tant que membre
nommé de la congrégation.
En
effet, je rencontre régulièrement certains proclamateurs qui se confient et se
posent des questions liées à nos croyances et ce que dit vraiment la Bible. Etant sincère et
honnête dans toutes mes démarches je ne peux pas ne pas vous informer sur des questions qui sont
justifiées et je me dois d’y répondre avec les écritures et il est évident que
sur beaucoup de sujets les réponses qu’elles m’apportent sont assez éloignées
de ce qu’on peut lire dans nos publications. J’ai décidé arbitrairement de
porter ces informations à votre connaissance dans les collèges de votre
département.
La
première question est liée à la prédication.
Le témoignage de porte
en porte est-il un ordre divin ? L’obligation de faire du témoignage de porte
en porte est-il un gage d’authenticité chrétienne ?
La
prédication a toujours été considérée comme le moyen de diffuser la Bonne Nouvelle , je
ne reviens pas sur ce fait biblique : l’évangélisation commence avec Jésus
comme le livre ‘’Rend pleinement témoignage’’ nous l’explique à la p 7. Ensuite
d’autres évangélisateurs lui ont emboité le pas.
Ainsi
entre le 1er et le 19e siècle des hommes bien intentionnés ou pas ont prêché l’évangile
que Jésus nous a laissé. Je ne reviens pas sur le fait que souvent cette
évangélisation a servi la politique plus que l’opprimé mais d’une manière
générale Jésus, ses actes, son enseignement, la rançon, son royaume sont connus
sur tous les continents. Il faut donc honnêtement constater que nous, les
Témoins de Jéhovah ne sommes pas les seuls à avoir eu l’esprit
d’évangélisation. Ce serait mentir au genre humain que de s’approprier
l’authenticité d’une mission qui a commencé il y a bien longtemps et s’est
poursuivie jusqu’à nos jours !
Maintenant venons-en à une idée
de plus en plus enseignée dans nos publications et qui a un lien avec
l’évangélisation que nous sommes en train de mener :
Bien que
l’enseignement apostolique déclare que nous sommes sauvés par la foi et non par
les œuvres (Ephésiens 2 :8), nous trouvons en effet régulièrement des
déclarations inverses notamment dans la
Tour de garde comme par exemple :
« C’est par notre
endurance dans la proclamation de la Bonne Nouvelle du Royaume que nous pourrons être
sauvés » (TG 15/10/79 p 4).
J’ai
volontairement choisi cette citation qui date un peu car elle est claire par
rapport à d’autres déclarations plus récentes et plus nuancées mais dans
lesquelles on retrouve la même idée.
Les écritures nous
enseignent-elles vraiment cette idée ? Qu’est-ce qui nous sauve ? La
prédication du Royaume ?
Pour
beaucoup j’ai remarqué que prêcher de porte en porte était devenu une
contrainte, non pas que les frères et sœurs ne voulaient pas prêcher, non du
tout, mais parce qu’il fallait absolument faire son quota d’heure pour le mois
ou à tout prix prendre le service de pionnier lors de certaines campagnes sans
quoi leur service pour Dieu serait sans valeur !
Est-ce
que la Bible
enseigne de telles exigences ? Voit-on dans les évangiles les nouveaux
convertis au christianisme comme les plus anciens d’ailleurs, voit-on des
enfants ou des vieillards noter personnellement le temps dédié à la prédication
? Les voit-on prendre le service de pionnier ? Les voit-on prêcher de porte en
porte ? J’ai lu plusieurs fois les évangiles, le livre des Actes et les lettres
de Paul, je n’ai rien trouvé qui correspond à ces descriptions. Je vois par
contre Paul, Pierre, Timothée ou Silas des évangélistes comme Phil ippe accomplir la mission que Jésus leur avait
confiée. Je note aussi qu’ils affermissent les congrégations locales comme on
le lit en Actes 16 par exemple ce qui affermit la foi des chrétiens et accroit
le nombre de ceux qui accepte la Bonne
Nouvelle prêchée par les missionnaires. Enfin je vois Paul
adresser des conseils avisés à Timothée et à lui seul pour l’encourager dans
Son ministère (2 Tim 4 :2,5), il n’en fait pas une règle que tous les
chrétiens doivent suivre absolument.
D’ailleurs
j’imagine mal comment des esclaves convertis au christianisme (tous n’étaient
pas affranchis) auraient pu s’organiser méthodiquement pour être pionniers.
C’est impossible. C’était différent pour Paul et les autres qui n’étaient pas
esclaves. De plus, nulle part il n’est fait mention dans les écritures qu’ils
devaient rendre un rapport à la fin du mois. On lit que certains étaient
évangélisateurs (pas tous). On les voit souvent rassemblés dans des maisons
pour recevoir l’enseignement, Paul, Pierre, Silas par exemple, prêchent dans
des synagogues, des marchés ou des places publiques, dans des maisons, dans des
villages, mais jamais de maison en maison !
Alors
pourquoi les choses devraient-elles changer de nos jours ? Pourquoi surtout
faire pression sur les frères et sœurs en leur imposant des règles qu’on ne
trouve pas dans la Bible
?
Les
méthodes employées par l’organisation pour prêcher ne sont pas toujours
bénéfiques. Elles affectent profondément la santé mentale des frères et sœurs.
Que nous le reconnaissions ou pas, j’ai pu remarquer au cours de ces nombreuses
années que certains se sont découragés pour satisfaire à ces exigences non
bibliques.Il s’ensuit chez ces frères et sœurs un sentiment de culpabilité qui
les plonge dans de graves dépressions ; certains ressentent un profond sentiment
d’indignité ! Comment quelqu’un qui mène une vie conforme aux principes divins
et aux enseignements du Christ peut-il en arriver là au point de tomber malade
pour suivre des exigences bibliquement non fondées ?
Pourquoi cette
activité est-elle quasiment devenue une règle, une sorte de loi qui, si on
l’omet, culpabilise et rend malade ? Pire, pourquoi est- elle devenue un
indicateur de spiritualité ?! En effet les frères et sœurs savent très bien que
s’ils ne vont pas régulièrement prêcher ils seront considérés comme
spirituellement malades, ce qui ne correspond pas à la réalité et nous le
savons bien !
Mais
il y a autre chose qui n’est pas normal :Bien que cela ne soit pas une
généralité, certains frères ou sœurs qui mettent le service (ou la prédication)
à la première place ne sont pas toujours plus vertueux que ceux qui étaient
moins actifs ; en effet certains frères et sœurs sois disant zélés dans
l’œuvre d’évangélisation (pionniers ou autres) ‘usent’ du monde en profitant des aides
disponibles au lieu d’être autonomes dans leur vie ……. d’autres mentent et
profitent des frères et sœurs des congrégations en étant plus ou moins à leur
charge ! Cela débouche souvent sur des conflits sournois dans la congrégation qui
parfois entachent notre réputation à l’ ‘extérieur’ ! Ne soyons pas
naïfs ! Arrêtons de faire la politique de l’autruche ! Ce sont des
choses qui se passent dans les congrégations. Bien sûr ce n'est pas le cas de
tous les frères et sœurs, peut être pas chez vous mais que celui qui n’a jamais
entendu ce genre de témoignage me jette la première pierre ! Bien entendu beaucoup
de frères et sœurs font de leur mieux, mais nous savons bien que d’autres sont beaucoup
moins vertueux et pourtant zélés pour ce qui est de prêcher ! La question est
donc la suivante : leur spiritualité est-elle meilleure que celle de ceux
qui sont moins actifs dans l’œuvre d’évangélisation mais qui s’efforcent de
servir Dieu en s’occupant de leur famille, en étant de bons chrétiens, en
répandant autour d’eux par leurs façons d’agir la lumière divine , en aidant
par des actes concrets leur prochain qu’ils soient dans la congrégation ou en
dehors de celle-ci ?
Vraiment frères, en
avons-nous seulement conscience ? Ouvrons les yeux et reconnaissons que de telles dérives existent et que
finalement on est peut être allés trop loin en ce qui concerne ce que nous
comprenons sur l’imposition de pêcher. Reconnaissons que la prédication de la
bonne nouvelle au premier siècle était bien différente de celle que nous
développons aujourd’hui !
Enfin frères a-t-on
le droit de mesurer la spiritualité de quelqu’un comme on évalue dans
une entreprise l’efficacité d’un salarié à sa productivité ? L’illustration des
talents dans la parabole de Jésus montre qu’il n’est pas nécessaire d’imposer
une pression complètement artificielle pour que l’obligation remplace la
motivation. C’est le cœur que Dieu jugera et pas les rapports d’activité !
C’est ce que la Bible
dit : je n’invente rien ! Comme Paul le dit : (Romains 14:10-12)
[...] Mais pourquoi juges-tu ton frère ? Ou bien pourquoi méprises-tu ton
frère ? Tous, en effet, nous comparaîtrons devant le tribunal de
Dieu ; 11 car il est écrit : “ Aussi vrai que je vis, dit
Jéhovah, devant moi tout genou pliera, et toute langue reconnaîtra Dieu
ouvertement. ” 12 Ainsi donc, chacun de nous rendra compte à Dieu
pour soi-même.
Notre attachement à
christ doit-il être mesuré uniquement par notre seule participation à
l’activité de prédication de porte en porte et aux différentes activités liées
à cette méthode ?
Il
s'avère qu’un nombre sans cesse croissant de frères et sœurs ressentent un fort
sentiment de culpabilité parce qu’ils ne se sentent pas capables d’atteindre
les objectifs de l’organisation en ce qui concerne l’œuvre de témoignage. Ils
se sentent soumis à un stress constant, sans jamais avoir le temps pour tout
faire bien (déjà bien s’occuper de leur mari ou de leur femme ou de leurs
enfants comme le conseille l’Ecriture, ce qui éviterait les nombreux problèmes
de couple ou de famille ou même entre frères) … pourtant beaucoup ont réduit
leur train de vie, comme le conseille l’organisation et ont fait des démarches
pour faire plus dans le service ; Finalement en discutant sincèrement avec
eux ils ne se sentent pas plus heureux contrairement aux faits qu’on nous
rapporte dans les assemblées ou que nous
étudions dans la Tour
de Garde ! Beaucoup sont déprimés !
Faut-il penser que
seulement certains sont bénis ? Mais à quel titre ? Pourquoi untel le
sera et l’autre pas ? Bien sûr on rapporte toujours les exemples positifs
de ceux qui réussissent mais les autres ? Impossible de faire d’un cas ou
deux une généralité !
Que cela soit
encourageant d’accord ! Que chacun décide de prendre le service ou de
faire plus parce qu’il en a la possibilité c’est d’accord mais en faire une
règle ajustée sur des versets bibliques sortis du contexte ce n’est pas
possible ….. Cela reviendrait à ajouter des choses à la Parole divine et on connait
le résultat !
Etant donné que cette
activité a un impact direct sur la vie et la santé des frères et sœurs il me
semble que discuter de ce sujet n’est pas un débat vain. Il est important.
C’est pourquoi j’aimerai si vous m’avez lu jusqu’à
présent partager avec vous certaines idées liées au témoignage de maison en
maison sous la lumière des écritures sur la façon réelle de prêcher la bonne
nouvelle du royaume, laquelle ne correspond pas au standard que l’organisation
développe depuis des années. Je crois qu'il est temps pour le bien de nos
frères et sœurs, par amour pour Dieu pour son fils et par respect pour la Parole de Dieu de songer à
rectifier les choses bien que je doute que cela change … Mais puis que
l’organisation parle de nouvelles orientations en matière d’évangélisation pour
quoi ne pas en discuter sincèrement ?
Les informations que je vous transmets ne sont pas
de nature apostâtes ; elles sont vérifiables au même titre que celles que
l’organisation rapportent dans les publications. Il n’y a aucune falsification.
L'expression grecque
employée par l'auteur du livre des Actes dans le verset d’Actes 20 :20 est
comme nous le savons "kat'oikous". Kat' vient du vocable kata qui a
un sens distributif. Ce qui signifie que Paul distribuait son enseignement par
maison, ou selon les maisons, ou encore de maison en maison. C'est la raison
pour laquelle A. T. Robertson traduit Actes 20:20 ainsi : "ni de vous
enseigner en public et par maison".
Ce même auteur
explique également dans son livre "Expressions imagées employées dans le
Nouveau Testament" (anglais page 349, 350, parag. 1) : "Il est intéressant
de remarquer que ce grand prédicateur (Paul) prêcha de maison en maison et ne
fit pas simplement des visites de politesse. Il s'occupait du royaume
continuellement, comme il le fit lorsqu'il logea chez Aquilla et Prisca".
Vous avez remarqué
qu'ici A.T. Robertson ne parle pas de maisons quelconques, rencontrées dans une
activité publique de porte-à-porte, il parle des maisons des anciens d'Éphèse.
En fait, Paul enseignait de maison d'ancien en maison d'ancien. Autrement dit
en privé. C'est la raison pour laquelle, A.T. Robertson dit que Paul ne faisait
pas simplement des visites de politesse, et il prend pour exemple le cas où
l'apôtre, arrivé à Éphèse, logea chez Aquilla et Prisca (I Cor 16:19). Cet
auteur rejoint en cela, non pas la leçon retenue par la version "Du Monde
Nouveau", mais celle de Jérusalem : il montre que Paul enseignait en
public et en privé.
En fait, nombre de
versions ont retenu ce sens, et ont traduit par : "dans leur maison",
"dans les maisons", "en privé"...
Ainsi, l'expression
grecque 'kat'oikous' employée en Actes 20:20 signifie bien une distribution
dans les maisons, mais elle n'a pas le sens d'une activité publique de
distribution systématique de l'évangile de maison d'incroyants en maison
d'incroyants.
Ajoutons à cela que
nous retrouvons le vocable grec kata, associé au mot maison (kat'oikon), dans
plusieurs autres passages des Écritures. Si ce terme évoquait une distribution
systématique, le sens de ces versets serait absurde. Voyez plutôt.
En Actes 2:46, au
sujet des apôtres il est dit : "jour après jour d'un commun accord, ils
fréquentaient le Temple et ils prenaient leur repas de "maison en
maison" (kat'oikon)". Romains 16:5 : "saluez la congrégation qui
est de "maison en maison" (kat'oikon)". Colossiens 4:15 :
"Saluez les frères qui sont à Laodicée, ainsi que Nympha et la
congrégation qui est de maison en maison (kat'oikon)"...
Nous voyons mal les
apôtres manger de maison en maison, et le sens de "saluez la congrégation
qui est de maison en maison" nous échappe totalement.
Il est intéressant de
noter que la version du "Monde Nouveau" traduit tous ces passages par
"dans les maisons", ou "dans la maison", jamais par
"de maison en maison", sauf lorsqu'il est question de prédication
comme en Actes 5:42.
Pourquoi ?
Le livre "Toute
Écriture est inspirée de Dieu et utile" (page 320 §7) dit ceci : "La
traduction du Monde Nouveau" a veillé attentivement à l'uniformité du
texte. Chaque mot hébreu ou grec a été rendu d'une façon uniforme partout où le
permettait l'idiotisme ou le contexte, de manière à rendre la traduction
pleinement compréhensible".
Donc il est logique
de penser que partout dans la version du Monde Nouveau l'expression grecque
"kat'oikon" a été traduite de la même manière.
Dans ce cas, pourquoi
l'expression "kat'oikon", traduite par "dans les maisons"
en Actes 2:46, devient-elle, trois chapitres plus loin, "de maison en
maison" : "Et chaque jour, dans le temple et de maison en maison,
sans arrêt ils continuaient à enseigner et à annoncer la bonne nouvelle au
sujet du Christ." ? (Actes 5:42)
Faut-il comprendre
que nous voulons faire admettre notre propre conception de la prédication ?
N’est-ce pas là une façon d’adapter ou d’ajuster la parole de Dieu pour établir
et soutenir le point de vue de l’organisation ?
Remarquons également
que si Paul avait voulu parler de distribution systématique de porte en porte,
il aurait eu à sa disposition une expression sans équivoque : "Ex oikias
es oikian" qui signifie littéralement "de maison en maison".
C'est justement ces termes qu'emploie Luc, également l'auteur du livre des
Actes, dans son Evangile lorsqu'il rapporte les propos de Jésus envoyant 70
disciples dans les villages annoncer le Royaume :
"Partez ; voici,
je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni
sac, ni souliers, et ne saluez personne en chemin. Dans quelque maison que vous
entriez, dites d'abord : Que la paix soit sur cette maison ! Et s'il se trouve
là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra à
vous. Demeurez donc dans cette maison-là, mangeant et buvant ce qu'ils
offriront, car l'ouvrier mérite son salaire. Ne vous déplacez pas de maison en
maison (Ex oikias es oikian)." Luc 10:3-7
Pour illustrer cette
simple explication de texte, voyons comment Paul dans le district d’Asie a
enseigné de maison en maison. Est-il allé réellement de porte en porte dans
toutes les villes ? Prenons le livre des Actes au chapitre 19.
“Pendant qu'Apollos
était à Corinthe, Paul, après avoir parcouru les hautes provinces de l'Asie, arriva
à Ephèse. Ayant rencontré quelques disciples, il leur dit : Avez-vous reçu le
Saint-Esprit, quand vous avez cru ? Ils lui répondirent : Nous n'avons pas même
entendu dire qu'il y ait un Saint-Esprit. Il dit : De quel baptême avez-vous
donc été baptisés ? Et ils répondirent : Du baptême de Jean. Alors Paul dit :
Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en celui
qui venait après lui, c'est-à-dire, en Jésus. Sur ces paroles, ils furent
baptisés au nom du Seigneur Jésus. Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le
Saint-Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient. Ils
étaient en tout environ douze hommes. Ensuite Paul entra dans la synagogue, où
il parla librement. Pendant trois mois, il discourut sur les choses qui
concernent le royaume de Dieu, s'efforçant de persuader ceux qui l'écoutaient.
Mais, comme quelques-uns restaient endurcis et incrédules, décriant devant la
multitude la voie du Seigneur, il se retira d'eux, sépara les disciples, et
enseigna chaque jour dans l'école d'un nommé Tyrannus. Cela dura deux ans, de
sorte que tous ceux qui habitaient l'Asie, Juifs et Grecs, entendirent la
parole du Seigneur”. Acte 19:1-10
Ainsi Paul n’a pas
prêché de porte en porte. Il n’est nullement question d'une distribution
systématique de maison en maison sur tout ce district étendu d'Asie. Paul ne
s'est pas déplacé, il est resté deux ans au même endroit, à Éphèse, faisant des
discours chaque jour dans un même lieu, l'école de Tyranus. Voilà les faits.
Pourquoi l’organisation
ne s’appuie-t-elle pas sur ces faits réels rapportés par Luc dans le livre des
Actes concernant l’activité de Paul ? Pourquoi ajuste-t-elle le verset d’Actes
5 :42 ?
Certains comme Paul avaient été choisis par
Dieu pour être apôtres. Mais cela n’avait rien à voir avec les méthodes et
obligations imposées par l’organisation. Que l’organisation dise qu’elle a
choisi, pour notre époque, de faire connaître ce qu'elle comprend de la bonne
nouvelle du Royaume par une "activité publique de distribution
systématique de maison en maison", c’est son choix, mais qu’elle prétende
s’appuyer sur les Écritures pour l’imposer c’est tromper volontairement ceux
qui la suivent ! Finalement l’ordre de Jésus quand il dit que cette bonne
nouvelle du royaume serait prêchée dans le monde entier est-il réellement
accompli comme Lui l’avait pensé quand il dit ces paroles ? Qui aurait la
prétention de le dire ? Cette bonne nouvelle a été annoncée depuis son départ
jusqu’à nos jours, Jésus n’a pas failli à sa parole avec ou sans nous.
Ne soyez pas
stupéfaits à la lecture de ce courrier ; il est une chose que je vous
demande de faire comme je l’ai fait et comme beaucoup d’autres ont fait, vont
faire et ferons : vérifions exactement ce que disent les
écritures ! Soyons honnêtes, n’hésitons-t-on pas à en discuter entre
nous sans peur : frères nous sommes des chrétiens libres (Galates 5:1).
Pourquoi garder
l’anonymat ? Il n’est pas possible de discuter franchement et
objectivement de ces questions sans redouter d’être suspecter d’apostasie. Le Béthel
ne tient pas compte des courriers anonymes. Pourtant je suis sûr que parmi vous
certains se posent ces questions en silence. Réfléchissons un peu : quand
Paul et Silas eurent un violent mouvement de colère nous ne savons pas qu’elle
était la source de leur désaccord. Dans tout les cas cela ne les a pas empêché
de se retrouver quelques années plus tard toujours actifs et unis. Sans doute
se sont ils finalement écoutés, pardonnés ; peut être ont-ils révisé
leur point de vue sur la ou les questions qui les opposait. Les écritures ne nous
le disent pas en tout cas ni Paul ni Silas se sont retrouvés accusés
d’apostasie. Les choses ne sont pas aussi franches aujourd’hui et
pourtant !
Vous comprendrez donc
qu’on ne peut pas rester muet devant tant d’incohérences et devant le désarroi
des frères et sœurs et qu’il est temps que nous en prenions vraiment
conscience !
Avec tout mon respect
et fraternellement,